Marcher, marcher droit devant
Rêver, rêver pour longtemps
Détourner, de sur soi, les tourments
Déterrer tout ce qui est vivant
Marcher parfois contre le vent
Piétiner l'angoisse têtue des gens
Sur la courbe qui
Élargira le temps
Suis ta route elle
Te montrera comment
Bien rejoindre
Le courant
Se tenir debout sur l'instant
Oser plus souvent qu'autrement
Franchir l'embrasure du néant
Déterrer tous ceux qui sont vivants
Monter, foncer jusqu'au firmament
Gambader sur la tête des gens
Suis la courbe elle
Te montrera comment
Suivre la route qui
Élargira le temps
pour bien rejoindre
Le courant
Toi seul éteindras tes doutes d'enfants
Toi seul briseras tes gestes inconscients
Suis la courbe elle
Te montrera comment
Suivre la route qui
Élargira le temps
Et vient te joindre
Au courant
N .
Avoir bonne conscience de son corps. Être tout en éveil. Mieux respirer. Être calme. Confiante de ses moyens. Ne plus être elle. Enfin. Un jour sans un boulet de canon. L’estomac délivré. Bien respirer. Douceur et plaisir poivré. Seulement. Devenir qui elle est. L’instant de. Vivre la mort en déséquilibre. Se joindre à elle sur le fil. Une vie qu’on a choisie. Un dépotoir d’envies. Je suis. Parce que je sais. Le doute sans l’accalmie. Je sais. Parce que je suis. La certitude de connaître. Celle qu’on deviendrait. Si elle était. La certitude de pouvoir être. Celle qu’on attendait. Si on l’était. La fleur du pépin de la pomme. Ou la trinité. Le zéro au bout de la somme. Sans la destiné. Je ne suis plus elle.
Je suis d’ailleurs et toi aussi
Mes fleurs sont mortes, tu l’as écrit
L’hiver réfugié dans mon sang
mes plaies ouvertes par en d’dans
Devenu esclaves du mépris
faits prisonniers par cette vie
Ta bouche pensait mon visage blême
délavé par toutes ces scènes
Plus rien ne semblait coloré
excepté ma chevelure rosé
Je prenais la mort chaque seconde
toi tu me remettais au monde
Perçant de tes yeux mon corps tiède
comme si tu y trouvais remède
Nous étions damnés, enfermés
La prochaine bête sur le buché
Tu es d’ici et moi aussi
Nos amours mortes n’ont pas fleurit
Dans les mains fortes de la folie
bercée d’une douce schizophrénie
N.
Entrée libre
Mercredi 5 sept.
J’ai mis ton petit cou dans le creux de mes doigts
J’ai collé ma tête tout contre toi
Murmuré des mots de miel à ta douce oreille
Je t’ai serré fort, jusqu’à c’que tu t’réveilles…
De l’autre côté
Je te garderai au-delà d’une tombe
Je t’adorerai par-dessus tes décombres
Grosse Madame adoré
Ponctuelle à l’heure du goûté
Tu prenais ton aise, par terre, à te rouler
Quand je me mettais à te brosser
Tu étais une chasseuse invétérée
Prenait les moustiques de tes griffes acérées
Mangeais même tes croquettes avec ta patte
Faut dire que - Cartoon - c’tait toute une chatte
J’aurai voulu te câliner des millions d’heures
J’aurai voulu prendre ta douleur
J’aurai voulu te bercer toujours, t’enlever du malheur…
De la maladie
Pour que tu regardes encore la vie
De tes grands yeux verts
Belle Madame chérie
Repose-toi bien sur ton nuage -X-
Cartoon, alias Grosse Madame
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai
N.
Ton dernier voyage,
Rappelle-toi le long gazon dans lequel tu courais,
Les rosiers et les cèdres où tu prenais de l'ombre,
Cette famille qui t'adorais, même le voisin qui t'accueillait...
Tu es tranquille, dans ton cercueil de soie.
Je ne t'oublie pas.
Dans ma tête, une ville la nuit,
Un dôme caché gonflé de bruit.
Mon crâne contient toute la lourdeur d’une énorme guerre au ralenti.
Une guerre beaucoup plus sérieuse que celle que l’on fait aux pissenlits.
Mon temps s’envole,
comme les notes aiguës d’un mélancolique solo de piano.
Mais ce sont les basses qui me chatouillent les racines de cheveux jusqu'aux os.
N.